Influencer mes gènes naturellement ? C’est possible ? – Découvrez la science de l’épigénétique –

« Ce n’est pas de ma faute, c’est dans mes gènes! » Combien de fois avez-vous entendu cette ritournelle? Ceux qui l’utilisent pour justifier leur état de santé devront désormais trouver une autre excuse. Eh non! Les gènes ne sont pas responsables de tous nos malheurs (ou nos bonheurs, selon le cas).

Notre environnement et nos habitudes de vie jouent un rôle déterminant dans notre état de santé en modifiant l’expression de nos gènes. Hein?! En résumé, ce n’est pas parce que notre grand-père et notre père ont fait un infarctus à 50 ans que le même sort nous est fatalement réservé.

Nous pouvons en quelque sorte choisir les gènes qui s’exprimeront en nous grâce à nos actions, aujourd’hui même. Cette récente discipline scientifique est une véritable bombe dans le monde de la biologie, il s’agit de l’épigénétique.

Deux théories ont longtemps soulevé des débats interminables en génétique : qu’est-ce qui détermine la personne que nous deviendrons?

  • Certains affirmaient haut et fort que nos gènes étaient responsables de qui nous étions.
  • D’autres croyaient plutôt que l’environnement façonnait notre personne.

Voilà que l’épigénétique réconcilie les deux clans; tout le monde avait – à moitié – raison.

Nous avons une série de gènes dans notre ADN (gracieuseté de nos parents). Certains de nos gènes sont définitifs (la couleur des yeux et le sexe d’une personne, par exemple). Par contre, d’autres gènes ont des interrupteurs qui peuvent être ouverts ou fermés. L’épigénétique étudie donc comment les gènes vont être utilisés (ou pas) par nos cellules :

  • S’ils seront actifs (allumé/ouverts/exprimés)
  • Ou inactifs (éteints/fermés/réprimés)

Mais qu’est-ce qui influence ces interrupteurs?

Notre environnement et notre comportement :

  • Alimentation
  • Activité physique
  • Tabagisme
  • Qualité de l’air
  • Environnement social
  • Stress
  • Sommeil
  • État psychologique
  • Etc.

Dans le corps humain, tout est chimie. Notre perception du monde et les émotions engendrées par celle-ci influencent aussi l’expression de nos gènes. Un stress négatif, par exemple, cause la sécrétion de cortisol, qui lui peut venir ouvrir l’interrupteur du gène de l’anxiété. Au contraire, l’amour entraîne une sécrétion de dopamine, qui pourrait déclencher la fermeture de ce même interrupteur.

C’est donc dire que l’on peut « ouvrir » ou « fermer » les interrupteurs de nos gènes en fonction de nos choix de vie et de nos perceptions.

Des chercheurs néozélandais étudient actuellement le lien entre la subluxation vertébrale (blocage articulaire traité par les chiropraticiens) et l’épigénétique. L’hypothèse que la subluxation vertébrale viendrait agir sur l’expression des gènes (ouvrir ou fermer les interrupteurs) pourrait en partie expliquer les impacts bénéfiques de la chiropratique sur la santé à long terme.

LES JUMEAUX ET LES ABEILLES

Prenons l’exemple de jumeaux identiques séparés à la naissance. Le premier est confié à une famille dont la santé est une priorité. On lui donnera que des aliments sains et il grandira dans un environnement équilibré où il pratiquera ses sports préférés.

Le second se retrouve plutôt dans une famille qui aime la malbouffe et qui ne fait pas d’exercice. Il grandira devant les écrans et ne suivra pas d’horaire de sommeil fixe.

Malgré un bagage génétique identique, croyez-vous que ces jumeaux auront le même aspect physique et le même état de santé à 40 ans?

Il y a de grandes chances que non! Le second jumeau risque fort de développer une maladie métabolique comme le diabète, alors que son frère pourrait facilement courir plusieurs kilomètres sans même s’essouffler.

Un autre exemple. Qu’est-ce qui différencie une abeille reine d’une abeille ouvrière? Les deux abeilles naissent égales, mais à l’état de larve, l’une d’elles mangera de la gelée royale. Elle deviendra reine (plus grosse, plus grande longévité, capacité de pondre des œufs). La seconde deviendra une ouvrière.

Au final, ce qu’elles auront mangé aura influencé l’expression des gènes de leur ADN. La nature est si bien faite!

UN CADEAU (PARFOIS EMPOISONNÉ) À NOS ENFANTS

Le marquage épigénétique (interrupteur ouvert ou fermé) est transmissible à notre descendance. Il nous est donc possible de nuire à la santé de nos futurs enfants en ayant une mauvaise alimentation ou en étant sédentaire aujourd’hui.

Sans compter qu’on lègue souvent bien plus à nos enfants qu’un bagage génétique : on leur transmet aussi notre mode de vie, nos valeurs.

Si nous sommes en surpoids, comme notre père et nos frères, c’est à la fois en raison de nos gènes, mais SURTOUT en raison de nos habitudes de vie semblables.

La bonne nouvelle? Le marquage épigénétique est réversible. En modifiant notre environnement et notre comportement, il nous est possible de renverser la vapeur. Qu’est-ce qu’on attend déjà?

Il n’est donc jamais trop tard pour ouvrir les interrupteurs de nos meilleurs gènes (qui facilite la santé, la vitalité, l’énergie, la bonne humeur, la satisfaction, etc.) et fermer ceux de nos gènes négatifs (qui entraînent le cancer, la maladie, la dépression, l’obésité, etc.).

Comme quoi notre destin n’est jamais vraiment scellé dans notre ADN!